Les corps bodybuildés, toujours à la mode ?
Les années 90 ont été destructrices pour la mode. Des bandeaux bleus blancs rouges, aux vestes adidas vertes, en passant par les chaussettes hautes, tout ça concentré et extériorisé par une partie de la population souffrant d’un manque de visibilité voulant être vu par tout le monde, voulant être le centre des sujets de discussions, victimes de complexes d’infériorité se traduisant par des accoutrements tapageurs, et par un culte, celui du corps parfait. Finis les bouées, finis les petits surpoids, finis tout ça, place maintenant aux corps bodybuildés, sculptés à la force des bras, avec des muscles saillants et taillés comme de la pierre. Alors, toute la société s’est mise à glorifier ces supermans, ces hommes aux deltoïdes tellements grands et imposants qu’ils ne peuvent même plus mettre leurs mains dans leurs poches. Ces hommes aux bras si musclés qu’ils ne peuvent plus les tendres, et courent comme des playmobils, sans articulations tant leurs ligaments et tendons sont tendus. Mais avec toutes les évolutions de la mode et sociétales que cette dernière décennie a connu, ce culte est il toujours d’actualité ?
Les Schwarzenneger, les Stalones, sont ils toujours à la mode ? Les corps bodybuildés sont ils toujours d’actualité ?
Avec la déchéance du rock’n’roll, et avec le déclin des groupes mythiques, qui faisaient alors figure de sex symbols, d’autres personnalités les ont remplacé dans ce rôle. Les grands fins, aux allures d’héroïnomanes ont été remplacés par les Ken et Action Man. Le sport, le corps parfait, synonyme d’une vie saine et d’une activité sportive surhumaine est devenu l’objectif, le but, l’unique volonté. Alors, les salles de sports ont commencés à se remplir, et avec elles de nombreuses entreprises ont prospéré. La taille du phallus n’est plus si importante comparée à la taille des pectoraux. Le symbole de virilité est alors la puissance.
Un symbole stupide, un symbole patriarcal, qui a alors complexé toute une partie de la population, les gringalets. Considérés comme impuissants, ils ont commencé à porter de la voix contre cette mode immonde et réductrice.
Aujourd’hui, avec l’apparition du troisième sexe, les cisgenres, les homosexuels, et ceux qui ne veulent pas se retrouver enclavés dans un sexe unique, avec donc tout ce qui est impliqué, à savoir les traditions et coutumes sexuées, on a commencé à dénigrer ces adorateurs du muscle. Car ils sont alors pour la plupart avilissants pour les autres. Ceux qui poussent la fonte pour le plaisir, pour la passion de la gonflette ne sont pas ici remis en cause, mais c’est bien ceux qui ne jurent que par ça; Ceux qui ne jurent que par le physique imposant, effrayant.
Aujourd’hui, cette mode n’est plus, cette mode est en train de disparaître, et même si les salles de sport sont toujours remplies, c’est plus par souci du bien être, par souci de la salubrité de notre corps. En effet, le bien être prime, et le body building moins. Quand on voit en plus ce que deviennent ces monstres de testostérone, on a moins envie de leur ressembler.
C’est donc la raison pour laquelle cette mode a disparu.